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    Partie 30 - Promenons-nous en Arcadie histoires de voir si les trolls existent.

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    Partie 30 - Promenons-nous en Arcadie histoires de voir si les trolls existent. Empty Partie 30 - Promenons-nous en Arcadie histoires de voir si les trolls existent.

    Message par Bonisagus (David) Lun 28 Mar - 9:06

    Partie du 25 mars 2022.

    Joueurs présents :
    - Julien (Pierre d'Astier – Brujah chevalier arlésien).
    - Quentin (Hélion Sanguérius – Cappadocien médecin arlésien).
    - David (Jean - Brujah camarguais).

    -----------------------------------------------------------------------------

    Nuit du 21 au 22 décembre 1197 (fin).

    Mes compagnons repartirent pour l’auberge de dame Kilbron.

    Ils y trouvèrent les deux lutins en train de jouer aux cartes contre dame Yasmina et dame Jeannette d’Avignon (sur la table se trouvait l’enjeu de la partie : des pièces d’or d’origine à la fois byzantine et sarrasine). Messire Arturio Dionicus dégustait tranquillement une cervoise à une autre table en compagnie du hérisson féerique (qui lui continuait de piocher des vers de terre dans son pot). Et dame Kilbron, quand à elle, était toujours en train d’astiquer ses couverts.

    Messire Pierre d’Astier décida d’aller poursuivre sa conversation avec dame Kilbron, dans l’espoir je pense d’opérer un hypothétique rapprochement entre eux, et messires Jean et Hélion allèrent s’entretenir avec messire Dionicus.

    Ils apprirent de messire Dionicus que leur miroir serait bien prêt effectivement le lendemain. Mes compagnons furent étonnés par l’annonce d’un délai aussi court, car pour avoir fréquenté messire Vitour durant plus de trois décennies, ils avaient toujours entendu dire qu’il fallait des mois, voire des saisons pour fabriquer de tels objets (ce que feu maître Bakou m’avait également enseigné). Messire Dionicus argua qu’il faisait partie de la célèbre maison Verditius, spécialisée dans la création d’objets magiques et de potions en tous genres, et que pour lui un tel exploit était possible.

    En montrant l’épée de messire Pierre d’Astier et l’amulette de la Gwrac’h que porte désormais messire Hélion, messire Dionicus leur confia qu’il s’agissait là de véritables merveilles, et qu’elles avaient du demander de nombreux efforts à leurs créateurs.

    Concernant la quantité phénoménale d’objets magiques portés par messire Dionicus, dont la concentration sur un même individu devrait normalement provoquer une catastrophe magique à cause de la distorsion qu’ils engendrent (ce que mes compagnons ont appris de messire Vitour, mais aussi de leur propre apprentissage de la Thaumaturgie, et ce que m’a également toujours dit feu maître Bakou), il en plaisanta, arguant qu’il faisait partie de la maison Verditius, et qu’il possédait certains dons personnels lui permettant d’éviter un tel désastre.

    Dames Yasmina et Jeannette d’Avignon repartirent bientôt, ressentant la fatigue qui annonçait la venue de l’aube, et mes compagnons se retirèrent à leur tour dans la citerne leur servant de refuge au coeur du quartier chrétien voisin.

    -----------------------------------------------------------------------------

    Nuit du 22 au 23 décembre 1197.

    De retour à l’auberge de dame Kilbron, mes compagnons découvrirent sensiblement la même scène que la nuit précédente.

    Dames Yasmina et Jeannette d’Avignon jouaient aux cartes contre les deux lutins, et messire Arturio Dionicus en compagnie du hérisson mangeur de vers de terre, dégustait une cervoise comme à son habitude.

    Contre le mur de l’auberge se trouvait un magnifique miroir en bois dont la glace était constituée d’une plaque d’argent polis.

    Dame Kilbron les accueillit avec un large sourire, celle-ci semblant satisfaite du travail de messire Dionicus.

    En regardant dans le miroir, mes compagnons ne virent pas leurs reflets, mais eurent à la place la vue d’une forêt luxuriante. Certains arbres voyaient parfois leurs branches et leurs feuillages bouger d’eux-mêmes, sans même une brise de vent. Des créatures étranges s’y déplaçaient. Un immense oiseau multicolore au bec recourbé s’envola, laissant derrière lui une traînée de poussières colorées. Un escargot au visage humain sembla regarder mes compagnons un instant puis entra dans sa coquille qui se mit à rouler à toute allure comme pour échapper à leur vue. Un lapin blanc avec une corne de licorne entra dans une haie touffue qui s’écarta devant lui et se referma aussi tôt après son passage. Un autre lapin blanc portait de minuscules bois de cerf. Un crapaud se leva sur ses pattes arrières et partit en courant et en bondissant à toute vitesse. Tout ceci fit immédiatement penser à messires Pierre d’Astier et Hélion à l’immense fresque de mosaïques découverte dans le cairn de la Gwrac’h sur l’île de Gavrinis (plus précisément dans la pièce où se trouvait la cloche primordiale). Cette fresque mouvante montrait le village de pécheurs de Larmor, la forêt avoisinante … et elle était en fait un moyen d’observer les environs à distance. Ce miroir permettait-il d’observer une des régions d’Arcadie ?

    Dame Kilbron, pour respecter son engagement, fournit à mes compagnons quatre belles paires de bottes en cuir et leur indiqua comment s’en servir. Pour pénétrer en Arcadie il leur faudrait se rendre dans un endroit particulier en terre sarrasine nommé Gaïa. Il leur faudrait pour ceci passer le hameau abandonné de Jéricho (où ils se sont déjà rendus) pour atteindre la ville d’Amman. Il leur faudrait ensuite prendre la route en direction du sud (qui mène à Aqaba) afin de contourner la mer morte et le Jourdan. en passant par toute une série de petits villages et hameaux répondant aux doux noms de Madaba, Dhiban, Al Mughayer, Al-Qasr, Rabba, Al-Karak, Al-Adnanya, Mu’tah, Al-Mazar, Shqira, At-Tafilah, As Sala, Buseirah, Al-Qadisiyah, Shobak, Shamakh, pour finalement atteindre la ville de Gaia. Non loin de Gaia se trouverait, d’après Kilbron, une sorte de défilé rocheux serpentant entre des parois escarpées nommé Pétra. Il s’agirait d’une ancienne cité abandonnée qui servirait néanmoins de lieu de bivouac pour les caravanes de chameaux. Ce périple devrait durer environ six nuits.

    A cet endroit précis il faudrait à mes compagnons accomplir un rituel très particulier. Ils devraient en effet y faire un feu de camp, se mettre totalement nus à l’exception d’un collier de palmes tressées et de leurs paires de bottes féeriques, et danser autour du feu dans un sens précis tout en chantant une chansonnette qu’il demanda à dame Jeannette d’Avignon de leur apprendre. Dame Jeannette ne se fit pas prier. Elle se leva et entonna la chansonnette en question, la faisant répéter par mes compagnons pour vérifier qu’ils l’avaient bien mémorisé.

    « Jan i Janeto fasien la cabaneto, Jan peta la cabano s’escrasa … ».

    Cette comptine pour enfant rappela peut être certains souvenirs à mes compagnons, Jeannette et eux venant de la même région de Provence après tout !

    Mes compagnons apprirent également, en discutant avec dame Kilbron, que Varsik était un de ses clients, mais que celui-ci avait la manie de s’approprier des choses qui ne lui appartenaient pas (visiblement une habitude chez certains membres du clan Ravnos). Elle porta alors un regard lourd de sens à la jeune Yasmina qui jouait aux cartes, qui faisait elle aussi partie du clan Ravnos. L’enfant Ravnos sembla fort gênée par le regard réprobateur de dame Kilbron, et se retourna vers la table de jeu.

    Dame Ana confia à mes compagnons son souhait de ne pas se rendre en Arcadie et de rester sur Jérusalem, la proposition de messire Varsik de s’occuper de ses affaires dans la ville sainte l’intéressant hautement. Cette proposition l’intéressait d’autant plus que messire Varsik faisait commerce entre Damas, Jérusalem et Acre où il affrétait des navires pour Marseille et Gênes, et que le serviteur de dame Ana sur Marseille (messire Guilhem Fabre, également appelé Guilhem d’Arles) faisait lui commerce entre les foires de Provence et Marseille où il affrétait des navires pour la Terre Sainte … Avec l’accord de messires Hélion et Pierre d’Astier, Dame Ana resterait donc sur Jérusalem où elle s’occuperait également des deux molosses de messire d’Astier durant leur absence.

    Mes compagnon prirent congé de dame Kilbron et des clients de son auberge. Ils se rendirent tout d’abord au campement de messire Adonijah dans l’idée de lui confier leurs effets magiques le temps de leur voyage, ce qu’il accepta.

    -----------------------------------------------------------------------------

    Nuit du 27 au 28 décembre 1197.

    Six nuits de marche plus tard, mes compagnons arrivèrent en milieu de nuit au lieu qu’ils identifièrent comme étant les ruines de l’ancienne cité de Pétra. Creusées dans la roche, de gigantesques façades, colonnes, et portiques, montraient l’existence autrefois en ces lieux d’une puissante cité, aujourd’hui abandonnée. Néanmoins, des caravanes de chameaux y faisaient effectivement halte, et ce n’était pas moins d’une centaine de caravaniers qui étaient présents cette nuit là pour bivouaquer autour de leurs feux de camps. Tout autour d’eux se dressait une véritable forêt de tentes. Des chants se faisaient encore entendre, alors que la nuit était pourtant bien avancée.

    A peine eurent-ils arrivés sur les lieux, que mes compagnons furent assaillis par une vision du passé (ils avaient eu récemment l’intuition que ces intuitions résultaient d’un effet combiné des pouvoirs d’Auspex de messire Hélion, et de sa proximité en tant que Cappadocien avec le monde des ombres où seraient conservés des souvenirs du passé). La cité de Pétra semblait alors encore habitée. Mes compagnons virent alors douze fillettes arriver à Pétra avec ce qu’ils reconnurent être le corps de Malkav (elles étaient pieds nus, leurs vêtements élimés, et le corps de Malkav était étendu dans une petite carriole tirée par un unique âne). Mes compagnons comprirent qu’il s’agissait des douze sœurs de sang de Lamriel dont il parlait dans son récit. Une fois arrivées à Pétra, un caïnite totalement nu, le teint halé, le corps musculeux, le visage déformé par la frénésie, surgissant de nulle part, se jeta sur le corps de Malkav et le réduisit en lambeaux à coups de griffes. Les douze fillettes caïnite se révélèrent impuissantes devant un tel déchaînement de bestialité, leurs pouvoirs mentaux semblant n’avoir aucun effet sur ce caïnite en frénésie. Une fois la créature repartie, les douze sœurs de sang de Lamriel se mirent alors à lécher ce qu’il restait du sang de Malkav, puis entonnèrent une étrange mélopée. Une sorte d’immense mur de ronces apparut et s’entrouvrit pour les laisser passer, puis se referma derrière elles avant de disparaître. Elle venaient de franchir la barrière qui sépare leur monde de l’Arcadie.

    Après avoir consacré un peu de temps à se nourrir parmi les caravaniers en se mêlant à eux et en profitant de leur somnolence et de leur consommation de certaines plantes locales, mes compagnons décidèrent d’entreprendre le rituel que leur avait appris dame Kilbron. Ils se dévêtirent et enterrèrent leurs effets dans un trou au dessus duquel ils positionnèrent un lourd rocher. Puis ils allumèrent un feu de camp et se mirent à danser autour tout en entonnant la comptine apprise par dame Jeannette d’Avignon, habillés de leurs seules paires de bottes féeriques et d’un simple collier de palmes.

    A peine eurent-ils terminés leur premier tour de danse autour du feu de camp que l’immense mur de ronces qui sépare leur monde de l’Arcadie apparut, laissant entrevoir un passage étroit en son sein. Ils savaient que s’ils y pénétraient, ils quitteraient leur monde pour pénétrer en Arcadie. Derrière eux étaient toujours visibles les ruines de Pétra et les campements des caravaniers. S’éloigner de ce mur de ronce signifiait revenir dans leur monde.

    Après avoir franchi une dizaine de mètres dans cet étroit passage, mes compagnons débouchèrent dans une forêt. Celle-ci leur rappelait les magnifiques forêts qu’ils avaient traversé en Bretagne, mais avec des arbres encore plus gigantesques. Parfois les branches et les feuillages de ces arbres s’agitaient, pourtant sans aucune brise, comme dans le miroir fabriqué par messire Arturio pour dame Kilbron. Un feu-follet, comme la forme que prennent parfois les fées oulurgues de Camargue, zigzagua quelques instants entre les tronc des arbres avant de disparaître parmi leurs feuillages …

    Il faisait nuit, mais une gigantesque pleine lune illuminait parfaitement les alentour.

    A peine eurent ils commencé à emprunter le chemin qui serpentait dans cette forêt que le mur de ronce disparût derrière eux. Dame Kilbron leur avait dit que pour revenir en Arcadie il leur faudrait revenir en ce lieu et réaliser de nouveau le rituel.

    C’est à ce moment là que mes compagnons décidèrent de m’appeler parmi eux, ce que je fis au prix de néanmoins quelques efforts (si l’Arcadie est un royaume de l’Umbra, il en est cependant totalement indépendant).

    Au détour d’un chemin, messire Hélion découvrit à la base du tronc d’un arbre un écoulement de sève qui avait séché pour y former un bloc compact. En l’analysant il se rendit compte que celui-ci comportait du virtus et décida de le prendre avec lui.

    La lueur du jour finit par poindre au loin. Étrangement, l’engourdissement que mes compagnons ressentent habituellement à ce moment là était beaucoup plus faible. De même, leur bête semblait peu agitée. Enfin, leur peau ne commençait à les démanger que très légèrement. Ils se saisirent de fougères abondantes en ces lieux pour protéger du mieux qu’ils pouvaient leurs corps totalement nus (à l’exception de leurs belles paires de bottes féeriques), et finalement ils découvrirent un arbre géant dont le tronc comportait un ouverture sinueuse où ils se glissèrent pour y passer la journée. Messire Hélion choisit également d’en interdire l’entrée à la lumière du jour au moyen d’un rituel de « protection du refuge sacré ».

    La lueur emplit enfin totalement le ciel, mais aucune trace de soleil. C’était une lueur semblable à celle qu’il peut y avoir lorsque le ciel est brumeux. La raison en est que l’entité céleste Hélios (que les mortels nomment Soleil), est très éloigné du royaume d’Arcadie, contrairement à l’entité céleste Sélénae (que les mortels nomment Lune), qui en est très proche. On dit même que Sélénae posséderait à sa surface une des portes menant en Arcadie …

    A l’abri de leur tronc d’arbre et du rituel de protection thaumaturgique, messire Hélion tenta tout de même de sortir sa main à l’extérieur. Comme il s’en doutait, la lumière était bien moins dangereuse pour eux, à tel point que des vêtements un peu épais pourraient leur permettre de déambuler en toute sécurité à l’extérieur en pleine journée. Par contre, ils découvrirent que, s’ils ressentaient une certaine torpeur, celle-ci n’était pas suffisante pour leur permettre de sombrer dans leur profond sommeil diurne. Ce faisant, il devenait impossible pour eux de reposer leur âme, et ils comprirent bien vite que la maîtrise qu’ils pouvaient avoir de leur bête en serait forcément affectée.

    -----------------------------------------------------------------------------

    Nuit du 28 au 29 décembre 1197.

    Lorsque la nuit fut revenue, mes compagnons sortirent de leur cachette, et la fissure dans le tronc d’arbre où ils avaient trouvé refuge se referma doucement derrière eux.

    A peine une lieue plus tard, mes compagnons sortirent de la forêt pour découvrir une immense clairière de plusieurs centaines de pas de diamètre. Celle-ci comportait des champs de blé, des vergers, des maraîchages, trois habitations ressemblant à des fermes, et au centre de ce grand espace dégagé, un hameau fortifié d’une palissade en bois d’une bonne centaine de pas de cotés. Le chemin que suivaient mes compagnons conduisait directement à la porte du hameau, porte au dessus de laquelle mes compagnons devinèrent les silhouettes de deux gardes. Profitant qu’ils étaient encore à bonne distance de la palissade et pas encore repérés par les gardes en place, messire Hélion s’approcha de la première ferme dans l’espoir de s’y procurer des vêtements. Hélas, des aboiements retentirent à l’intérieur de l’habitation et l’incitèrent à passer son chemin. Dans la deuxième petite demeure, vide, il trouva une vieille cape et deux draps, ce qui était déjà mieux que rien pour cacher leur nudité. La troisième et dernière habitation extérieure au hameau fortifié était elle aussi sous la protection d’un chien, et messire Hélion préféra encore une fois passer son chemin.

    Mes compagnons décidèrent donc de se présenter le plus simplement possible aux deux gardes en faction sur la porte de la palissade (qui étaient en grande discussion entre eux, et qui n’avaient donc pas du tout remarqué la présence de mes compagnons).

    Les gardes s’adressèrent à mes compagnons en vieux norrois que je m’empressa de traduire (ma présence ne sembla pas les étonner plus que ça – il faut dire que ce monde ne manque pas d’étrangetés). Alors que l’un d’entre eux restait pour surveiller mes compagnons, le second partit chercher son commandant avec lequel il revint quelques minutes plus tard. C’est donc accompagnés des deux gardes et de leur commandant que mes compagnons et moi-même nous pénétrâmes dans ce village endormi d’une centaine d’habitations (des huttes en fait) à l’apparence très semblable à celles que l’on trouve dans les villages barbares de ceux que l’on nomme « vikings ».

    L’un des deux soldats portait des oreilles légèrement pointues rappelant celles de certaines fées. Il n’est pas rare que des fées amènent avec elles des mortels en Arcadie pour leur servir d’esclaves, de divertissement, ou d’amants (ou plusieurs de ces choses à la fois). Parfois les fées relâchent de tels humains une fois que ceux-ci aient cessé de les divertir, parfois encore certains de ces humains se révoltent contre leurs hôtes féeriques et retrouvent leur liberté, ou plus simplement s’enfuient. Ces individus, incapables de retourner dans leur monde, parviennent parfois à survivre et à se regrouper en communautés. C’est sans doutes ce qui s’est passé dans ce hameau.

    C’est ainsi que nous fûmes conduits jusqu’au centre du hameau (qui comportait au moins un forgeron et une auberge fort bien peuplée), où nous découvrîmes une grande demeure qui devait être celle de leur chef. C’est ainsi que nous avons fait la connaissance effectivement de Viggo, un homme robuste d’une soixantaine de printemps qui régnait sur ce hameau nommé « Husgardr » (qui vient de « hus », la maison, et de « gardr », le jardin, en vieux norrois). Celui-ci voulait bien les aider à retrouver ce Malkav, mais avant cela, mes compagnons devaient lui rendre un petit service. Une semaine auparavant, un énorme troll (un « jötunn » ou encore un « jötnar » comme les vikings les appellent) avait élu domicile dans des collines à une vingtaine de lieux de leur village. Celui-ci avait déjà dévoré plusieurs de leurs moutons et effrayé leurs bergers. Ils avaient projeté de partir le lendemain même chasser l’abomination, mais puisque mes compagnons étaient là et lui demandaient un service, Viggo vit tout de suite quel profit il pourrait tirer de la situation.

    Viggo fournit immédiatement à mes compagnons des habits de fortune, et leur promit pour dans un heure des cottes de mailles et des armes. Il leur fournit également une petite bourse contenant des monnaies en argent pour leurs menus frais. Les pièces étaient de magnifique facture. Outre leur poids quatre fois plus élevé que les deniers classiques (me rappelant celui de certaines pièces en argent que possédait feu mon créateur, le puissant mage romain de l’ancien Ordre de Mercure, Flavius Nigidius Figulus), celles-ci n’étaient en rien abîmées (alors que les deniers sont d’ordinaire porteurs de toutes sortes de coups), et ne portaient pas les traces habituelles d’oxydation liées à la présence parfois en grande quantité de cuivre (et d’autres métaux) dans celles-ci. Sur l’une des faces de ces pièces était représenté un arbre, et sur l’autre face se trouvait gravée une tour dont les détails extraordinaires montraient qu’elle était couverte de plantes grimpantes comme des ronces … Il s’agissait bien évidemment de la célèbre tour de garde Lunargent, connue comme étant située au centre d’Arcadie, et comme étant l’un des rares endroits d’Arcadie ne changeant jamais.

    Grâce à cette bourse offerte par Viggo, mes compagnons purent se rendre dans l’auberge fort animée du hameau. Celle-ci comptait une bonne vingtaine de solides individus s’abreuvant de cervoises, jouant aux cartes et au lancer de haches miniatures. Les deux serveuses étaient de magnifiques jeunes femmes bien portantes, et elles étaient aidées dans leur service par le tavernier et celle qui semblait être sa femme. Tous semblaient bien portants et bien nourris. Visiblement l’endroit était prospère. Ce n’est pas ma présence qui rafraîchit l’ambiance (tout comme les gardes et leurs chefs, les individus du coin semblent avoir l’habitude de voir des créatures étranges), mais la présence de mes compagnons, tous trois étrangers. Mais, grâce à l’effet de la cervoise coulant à flots, et à la participation de mes compagnons aux jeux d’adresse, très vite l’ambiance redevint celle d’une auberge joyeuse, et mes compagnons purent ainsi passer agréablement leur temps d’attente avant de voir arriver les deux gardes et leur commandant avec le matériel promis une heure plus tôt par Viggo (ils purent d’ailleurs en profiter pour étancher leur soif sur quelques clients un peu éméchés de l’auberge).

    Mes compagnons partirent aussi tôt pour les collines afin de défaire le troll et ramener sa tête au chef, qui en plus de son aide pour retrouver Malkav, leur avait promis un véritable banquet en cas de succès.

    Trois heures après leur départ, mes compagnons découvrirent l’antre du monstre. Il avait visiblement élu domicile dans une caverne taillée à flanc de paroi au sein d’une ancienne carrière abandonnée. Des carcasses de moutons et d’autres animaux ressemblant fortement à d’immenses rennes étaient disposées ça et là devant la caverne du troll.

    A pine furent-ils arrivés que des plantes commencèrent à grimper à leur cheville, comme pour les entraver, mais sans réels succès.

    Le monstre sorti de sa caverne. Il faisait bien douze pieds de haut. Sa peau était de la couleur de la mousse, et ses yeux étaient deux petits points noirs insondables. Il portait un immense bouclier en bois semblable à un pavois de huit bon pieds de haut.

    Son arme était une lance tout aussi gigantesque dont la pointe était constituée d’un bloc de métal aux reflets gris et marron de deux pieds de long (métal qui était d’un grain particulier, alors que les métaux sont d’ordinaires lisses et luisants). Je dois vous avouer ne pas avoir su immédiatement de quel type de métal il s’agissait. Après tout, mes connaissances ne sont pas infinies …

    Le combat s’engagea. Messire Pierre d’Astier fit face au monstre pendant que messires Jean et Hélion le contournaient chacun par un de ses cotés. Messire lança l’une des haches sur le monstre, sans peu d’effet. Avant qu’il n’arrive au contact, le troll souffla une sorte de brume sur celui-ci, sans effet notable.

    Très vite messire d’Astier se rendit compte de la difficulté procurée par le bouclier gigantesque de son ennemi, rendant extrêmement difficile tout contact, alors que la lance du troll elle pouvait l’atteindre très facilement (il évita quelques coups dévastateurs très habilement). Messire Jean utilisa alors sa Domination sur le monstre, lui intimant l’ordre de jeter son bouclier, ce qu’il fit, ce qui permit à messire Pierre d’Astier d’accéder plus facilement à son adversaire. Messire Hélion jeta son pot de moisissure affamée dans le dos du monstre, et celle-ci commença son office, malgré la taille immense de celui-ci. Il utilisa également ses pouvoirs de Thaumaturgie pour projeter des esprits du feu sur son adversaire, et ses pouvoirs de Mortis pour le paralyser, avec quelques succès. Messire Jean usa de même de ses pouvoirs de Présence pour tenter d’effrayer le troll, ce qui sembla avoir également quelques effets sur lui. En l’attaquant ainsi de tous cotés, et grâce à l’usage de leurs disciplines, mes compagnons finirent par avoir le dessus sur le troll, non sans que les effets du souffle du monstre ne finissent par se manifester sur messire Pierre d’Astier, lui infligeant de terribles et handicapantes déformations corporelles. A noter également que, jusqu’à ce qu’il soit décapité, le corps du monstre refermait encore et encore certaines des blessures que lui avait infligée l’épée de messire Pierre d’Astier.

    Après qu’ils se soient restaurés du sang qu’il restait dans le corps du monstre, messire Hélion retira le cœur du troll, celui-ci contenant d’après lui du virtus. Dans la grotte du monstre ils découvrirent un sac en peau contenant plusieurs dizaines de gemmes, inconnues pour mes compagnons, dont l’une possédait visiblement des propriétés magiques natives. La nature, en plus de concentrer l’essence de la magie dans certains endroits (que les mages appellent du « virtus »), est en effet parfois capable de donner naissance à de tels objets magiques en ordonnant la structure intime de l’objet (ce que les mages appellent le « motif » d’un tel objet). Mes compagnons prirent également avec eux l’immense lance du monstre dont la pointe était faite de ce mystérieux métal.

    Le retour fut compliqué pour messire Pierre d’Astier dont le corps avait été terriblement transformé par le souffle de brume du troll, ses membres atrocement déformés. Cela me rappela certaines choses sur l’Arcadie. L’Arcadie est entourée de brumes changeantes (tout comme bien d’autres endroits d’Arcadie d’ailleurs), et ces brumes ont un pouvoir de création et de transformation. De ces brumes émergent sans cesse la vie et la matière inanimée, et à son contact la vie ou la matière inanimée se retrouvent transformées. Visiblement certaines créatures féeriques d’Arcadie ont une affinité avec ces brumes ...

    Le retour fut donc triomphal pour mes compagnons. Ils présentèrent la tête du troll à Viggo qui en fut ravis (de même que ses sujets qui n’eurent pas à affronter le redoutable troll).

    Voyant les déformations subies par messire Pierre d’Astier victime du souffle du troll, Viggo fut venir une très vieille femme. Celle-ci, après avoir ausculté et tâté brièvement messire Pierre, le prit par la main et l’amena dans sa hutte. Après l’avoir allongé sur une table, elle fit quelques passes de ses mains et prononça quelques incantations en utilisant une tradition magique qui n’appartenait pas à l’Ars Magica (tel que l’Ordre d’Hermès l’a formalisé). J’ai tout de suite pensé à la tradition Diedne. Les druides de cette tradition ont autrefois rejoint l’Ordre d’Hermès pour en devenir l’une des treize maisons, mais la maison Tremere l’accusa d’infernalisme et la détruisit, avec l’aide d’autres maisons et de mages alliées. Rapidement, messire Pierre d’Astier commença à se sentir mieux. D’après la vieille femme, le lendemain il devrait avoir retrouvé toute sa mobilité.

    Bonisagus (David)

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